EZLN
Stop à la guerre au Chiapas !
« ARRÊTEZ DE JOUER AVEC LA VIE, LA LIBERTÉ ET LES BIENS DES CHIAPANÈQUES. »
Extrait du communiqué du CCRI-CG de l’EZLN, le 19 septembre 2021.
Autoféfenses du peuple El Machete. Photo: José Santiz
22 septembre. Vienne. La situation de violence au Chiapas se poursuit et l’EZLN lance l’alerte aujourd’hui sur un état « au bord de la guerre civile ». Pour comprendre ce qu’il se passe, il faut observer sous différents angles l’origine et la systématisation des violences. Ce texte, non exhaustif, tente de donner une vision d’ensemble aux processus en cours dans l’État du Sud-est mexicain, en mettant en évidence quelques thèmes et conflits.
Vendredi 17 septembre 2021, à Vienne, en Autriche, environ 20 femmes et 30 hommes zapatistes de la délégation aérienne, « La Extemporánea », récemment arrivée dans cette ville, sont venus renforcer le contingent rassemblé devant l’ambassade du Mexique.
Concentration face â l’ambassade du Mexique, à Vienne, 17 septembre.
Cet acte de protestation a inauguré une grande campagne pour dénoncer le paramilitarisme et la violence au Chiapas et exiger l’apparition en vie de José Antonio Sánchez Juárez et Sebastián Núñez Pérez, zapatistes, membres du Conseil de bon gouvernement (JBG) « Nuevo Amanecer en Resistencia y Rebeldía por la Vida y la Humanidad » [« Aube nouvelle en résistance et en rébellion pour la vie et l’humanité », ndt], du Caracol 10, « Floreciendo la Semilla Rebelde » [« Quand fleurit la graine rebelle »], situé près de Patria Nueva, non loin d’Ocosingo, au Chiapas.
Les deux compañeros avaient été séquestrés le 11 septembre par des membres de l’Organisation régionale des caféiculteurs d’Ocosingo (ORCAO) – laquelle a une longue histoire de violence paramilitaire et d’impunité dans la région – alors que la délégation zapatiste aéroportée commençait son voyage. Selon le communiqué du Comité clandestin révolutionnaire indigène-Commandement général (CCRI-CG) de l’EZLN, ils ont été libérés le 19 septembre, grâce à l’intervention des prêtres de San Cristóbal de Las Casas et d’Oxchuc, appartenant au Diocèse de San Cristóbal.
Face au bâtiment de la diplomatie mexicaine à Vienne, la solidarité internationale s’est manifestée par la présence de dizaines d’activistes de toute l’Europe qui ont dénoncé grâce à leurs microphones, banderoles et pancartes, l’implication du gouvernement du Mexique dans la réactivation des violences contre-insurrectionnelles. Les prises de paroles en espagnol, allemand, grec, français, portugais et galicien, ainsi que le récent communiqué signé par de nombreuses organisations, collectifs et individus d’Europe tiennent pour responsables tant le gouvernement fédéral d’Andrés Manuel López Obrador (AMLO) que le gouvernement de l’État du Chiapas de Rutilio Escandón Cadenas, en raison de leur complicité avec les attaques paramilitaires perpétrées non seulement contre des paysans mayas zapatistes mais aussi contre des compañeras et compañeros défenseur.ses de droits humains et contre des communautés du Chiapas.
Comme le relate la dénonciation du Réseau AJMAQ, signée par de nombreuses organisations sociales et des collectifs du monde entier, en ce mois de septembre, le paramilitarisme du Chiapas intensifie ses actions délinquantes.
« Cette escalade de la violence orchestrée depuis les hauts lieux de pouvoir du gouvernement a pour contexte la « Traversée pour la vie – Chapitre Europe » de l’EZLN, une initiative d’organisation qui cherche à étendre, de manière pacifique et créative, la graine de la résistance et de la rébellion pour l’humanité et la Terre Mère, c’est-à-dire pour la Vie. »
Rappelons que la première délégation zapatiste, l’Escadron 421, est partie du Mexique vers l’Europe en bateau le 2 mai. Le 14 septembre, c’est l’Extemporánea, délégation aérienne de l’EZLN, qui est arrivée sur les terres de Slumil K’ajxemk’op/Terre Rebelle (auparavant Europe) et qu’elle a été rejointe le 22 septembre par une délégation du Congrès national indigène (CNI) et du Front des peuples en défense de la terre et de l’eau-Morelos, Puebla, Tlaxcala (FPDTA-MPT) dans le but d’écouter et de dialoguer avec les luttes d’en bas, à gauche. Depuis le 1er janvier 2021, l’EZLN a rendu publique sa Déclaration pour la vie, signée par des centaines de collectifs de l’autre Europe.
« Nous sommes là et nous y resterons jusqu’à la présentation en vie des compañeros. Ce Voyage a déjà commencé et personne ne l’arrêtera », a dit au micro, en allemand et en espagnol, une compañera activiste devant le bâtiment de la diplomatie mexicaine.
Qui est le groupe paramilitaire que dénonce l’EZLN ?
Radio Zapatista, dans « La longue histoire de violence paramilitaire et d’impunité de l’ORCAO », rappelle que l’Organisation régionale des caféiculteurs d’Ocosingo, dénoncée de manière répétée par les Conseils de bon gouvernement comme étant une organisation paramilitaire, agresse les communautés zapatistes depuis plus de 20 ans avec une violence croissante et en totale impunité.
HAY UNA MUJER. Contra la destrucción de la Naturaleza. Austria, Viena
PALABRAS DE LAS COMUNIDADES ZAPATISTAS EN OCASIÓN DE LA MARCHA CONTRA LA DESTRUCCIÓN DE LA NATURALEZA.
En Viena, Austria. En voz de la compañera Libertad, el día 24 de septiembre del 2021.
Buenas tardes.
Ésta es nuestra pequeña palabra en una pequeña historia:
Hay una mujer.
No importa el color de su piel, porque tiene todos los colores.
No importa su idioma, porque escucha todas las lenguas.
No importa su raza y su cultura, porque en ella habitan todos los modos.
No importa su tamaño, porque es grande y sin embargo cabe en una mano.
Todos los días y a todas horas esa mujer es violentada, golpeada, herida, violada, burlada, despreciada.
Un macho ejerce sobre ella su poder.
Todos los días y a todas horas, ella viene a nosotras, nosotros, nosotroas.
Nos muestra sus heridas, sus dolores, sus penas.
Y sólo le damos palabras de consuelo, de lástima.
O la ignoramos.
Tal vez como limosna le damos algo para que cure sus heridas.
Pero el macho sigue su violencia.
Nosotras y ustedes sabemos en qué terminará eso.
Ella será asesinada y con su muerte morirá todo.
Podemos seguir dándole sólo palabras de aliento y medicinas para sus males.
O podemos decirle la verdad: la única medicina que puede curarla y sanarla por completo, es que enfrente y destruya a quien la violenta.
Y podemos también, y en consecuencia, unirnos a ella y pelear a su lado.
A esa mujer nosotros los pueblos zapatistas la llamamos: “madre tierra”.
Al macho que la oprime y la humilla, pónganle el nombre, el rostro y la figura que ustedes quieran.
Nosotros los pueblos zapatistas llamamos a ese macho asesino con un nombre: capitalismo.
Y hemos llegado hasta estas geografías para preguntar, para preguntarles.
¿Vamos a seguir pensando que con pomadas y calmantes se solucionan los golpes de hoy, aunque sabemos que mañana será más grande y profunda la herida?
¿O vamos a pelear junto con ella?
Nosotras las comunidades zapatistas hemos decidido luchar junto a ella, por ella y para ella.
Es todo lo que podemos decirles.
Muchas gracias por escucharnos.
Viena, Austria, Europa, Planeta Tierra.
24 de septiembre del 2021.